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Adèle

-  La Première sorcière brûlée - 

Source très incertaine, ce récit m'a néanmoins inspiré.

Adèle la Sorcière, première sorcière référencée a avoir été brûlée vive en Europe. En 1275 à Toulouse, Pierre de Voisins devient sénéchal et entreprend une grande chasse aux sorciers et sorcières dans la Province. Jugée devant les tribunaux ecclésiastiques, Adèle est la première à passer au bûcher, pour des accusations qui relevaient plus du non respect du culte catholique que de la magie noire à proprement parler. Ce n’est qu’en 1486 qu'avec la rédaction du Malleus Maleficarum (Marteau des Sorcières), on pouvait déterminer si la femme était ou non une sorcière en regroupant toutes les croyances de l’époque (balais, dépravation sexuelle, pacte avec le Diable, meurtres de nourrissons) et il donnait aussi les instructions à suivre pour emmener la vilaine au bûcher en bonne et due forme.

J'ai également trouvé le récit d'Angéle de la Barthe, toulousaine inculpée en 1275 et condamnée à mort pour sorcellerie par l'Inquisition en 1275. Elle a souvent été citée comme la première personne victime de la chasse aux sorcières. Des études montrent cependant que son histoire et son procès ont été inventés par un écrivain du XVe siècle.

Les bûchers aux sorcières ont pourtant bien existé, et rien qu'en France, on estime qu'entre le XIVe et le XVIIIe siècle, près de 100 000 femmes ont été condamnées au bûcher pour sorcellerie par des tribunaux présidés par des hommes.

Autour d'elle, un loup, un cochon, un renard, un chat, une pie et une chauve souris.

Le Loup a hérité dans le monde occidental d'une image négative et la Bible ne fait pas exception en décrivant l'animal malfaisant et synonyme de destruction. Le loup associé au monde païen par les premiers chrétiens conservera cette image négative et cruelle qui s'oppose à celle, douce et innocente, de l'agneau et de la brebis. La férocité et la bestialité de l'animal est cité une quinzaine de fois dans la Bible. Dès la Genèse, le loup est posé en un être qui déchire et dévore sa proie. L'Evangile selon Saint Jean livre même un jugement direct de Jésus sur le loup. Alors que le Christ s'adresse à ses disciples, il leur enseigne qu'il est la porte des brebis, et assimile les voleurs aux loups, qui ravissent la vie sans ménagement. Le Christ est le bon pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis. Il n'en faudra pas plus pour que dès le Moyen Âge, le loup soit, dans l'imaginaire chrétien, associé au diable en personne. A la différence des cultes païens, il n'est plus lumière, mais obscurité résultant de sa férocité. Ce seront les temps difficiles du christianisme naissant, période trouble qui sera rappelée par Matthieu, usant de cette même métaphore associant le danger des païens et Romains aux loups. Il n'est plus seulement un animal néfaste, il devient démoniaque. Une autre référence ne tardera pas à fleurir tout au long du Moyen Âge, celle de la lycanthropie, qui voit la métamorphose d'êtres humains en loup-garou sous l'effet du Malin.

Le Renard s'est très tôt fait connaître pour sa ruse et son aptitude à la rapine. Autant dire que son image n'est pas la plus reluisante dans la Bible. A la fois craintif et prédateur, notamment de volailles, son intelligence est souvent qualifiée de fourberie et sera largement dénoncée dans les sources bibliques. Il aura une place de choix dans le bestiaire médiéval, surtout à l'époque gothique, où il sera très souvent représenté dans les reliefs et gargouilles, et surtout dans les enluminures illustrant les manuscrits bibliques. Il y est décrit comme la bête la plus fourbe et rusée qui soit, ce qui le rapprochera du Diable. Plus cocasse, son image servira à parodier les clercs lorsque l'animal se met à prêcher la volaille, et même à confesser un lapin, en une critique non dissimulée des abus du pouvoir spirituel.

Au Moyen Âge, les Chats étaient généralement désapprouvés, considérés comme, au mieux, des nuisibles utiles et, au pire, des agents de Satan, en raison de l'Église médiévale et de son association des chats avec le mal. La vie d'un chat au Moyen Âge différait considérablement de celle d'un chien, principalement en raison de son association avec la sorcellerie, les ténèbres et le diable. Toutefois, avant l'acceptation généralisée du christianisme, les chats étaient considérés comme des membres précieux de la société et étaient même vénérés dans certaines cultures. Dans le monde antique, le chat était très apprécié par des cultures aussi diverses que la Chine, l'Égypte et Rome, mais au 13e siècle, en Europe, il avait perdu depuis longtemps son statut antérieur et était généralement toléré pour son utilisation pratique dans la lutte contre la vermine, mais pas souvent apprécié comme animal de compagnie. Une fois que le chat fut associé à Satan, il fut régulièrement torturé et tué, soit pour conjurer le mauvais sort, soit en signe de dévotion au Christ. Condamnés par les papes et massacrés par des villages entiers, les chats ne retrouveront pas la moitié de leur statut antérieur avant le siècle des Lumières, au 18e siècle. L'ère victorienne du 19e siècle verra la restauration complète du statut du chat.

La Pie s'est vue affublée de nombreux défauts. Bavarde, voleuse, symbole de l'Envie, de la présomption, de la jacasserie, de la luxure... Les récits de vols d'objets brillants et précieux reposent sur un mythe, d’autant plus facile à entretenir que depuis le Moyen Âge, la pie était considérée comme une bavarde de mauvais augure.

Face simiesque, mœurs nocturnes, échappant aux classifications, la Chauve-Souris devient au Moyen-Âge un animal maléfique, associé au diable et à la sorcellerie. Pour certains, elle devient même une image de l'hérésie. La chauve-souris apparaît ponctuellement dans le décor sculpté des églises où elle symbolise la présence du Mal. On raconte aussi que les chauves souris rendent chauve, et se coincent dans les cheveux, pour dissuader les jeunes filles de sortir la nuit. Mais on reconnaît également à la chauve-souris quelques bienfaits. Pour se prémunir de l'invasion d'insectes xylophages, grands amateurs de papiers, certaines bibliothèques se sont récemment dotées de colonies de chauve-souris. Cette pratique serait attestée depuis la période médiévale et expliquerait peut-être la présence de chauves-souris dans les marges de manuscrits.

Le Porc était plutôt en bas de l’échelle des valeurs, la fonction de porcher n’était pas reluisante : on enrôlait à ce poste un simple d’esprit ou un déclassé. Dans les villages, les porcs débarrassent les humains de leurs déchets et étaient prolifiques. Comme ils ont naturellement une mauvaise vue, ils sont à l’origine de nombreux accidents domestiques. Certains dramatiques, lorsque des enfants en bas âge furent dévorés. Or, au Moyen Âge, les animaux sont regardés comme des êtres moraux et perfectibles, responsables de leurs actes. C’est ainsi qu’à partir du XIIIe siècle, on a la trace de leurs procès, qui pouvaient conduire à des peines aussi sévères que pour les humains. En France, entre 1266 et 1586, sur soixante procès d’animaux documentés, 90% concernent des porcs.

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