Project Description

Fantastiques

- Loire Art Show - 

Et voici le dernier visuel de ma série faite à Orléans pour le Loire Art Show. Il m'a fallu des semaines de travail pour effectuer toutes ces recherches, les laisser mariner dans mon esprit et pouvoir les poser sur papier (ou sur tablette graphique, c'est selon). J'ai toujours beaucoup aimé les vitraux, et les rosaces en font partie.

Ici, pas de personnage connu. Il s'agit d'une femme, à la fois reine, chevaleresse, combattante... Une femme oubliée par l'histoire, car l'histoire en a effacé beaucoup des livres et récits. C'était une manière de leur rendre hommage. Dans ses mains, le Feu Sacré et la Sainte Grenade, dont j'ai déjà parlé dans une autre publication (voir Makeda)

Autour d'elle, des créatures mythiques issues de récits anciens.

Le Dragon, animal fabuleux hérité des temps les plus anciens, tient une place importante dans le bestiaire biblique. Le Moyen Âge occidental va faire du dragon l’un des animaux les plus représentés dans les miniatures, sculptures et autres blasons. Il ressemble à une sorte de serpent, possède quatre pattes et des ailes de chauve-souris, crachant du feu la plupart du temps. Il est nommé draco et se trouve conformément aux Écritures assimilé au diable. Le dragon sera la bête favorite opposée en combat aux nombreux saints et héros du Moyen Âge, occasion de faire valoir leur force et leur foi en des récits épiques tels celui de Yvain combattant le dragon aidé de son lion, celui de saint Georges terrassant le dragon devant la princesse Trébizonde ou encore saint Michel toujours représenté dans nos églises occidentales terrassant également le dragon et le mal. Curieusement, certains ne sont pas toujours tués dans ces luttes acharnées, mais se trouvent maîtrisés par le chevalier pour en capter l’énergie et l’utiliser pour la bonne cause ; force inconsciente révélée et utilisée pour le bien et non plus le mal…
Oiseau fabuleux, le Phénix n’a cessé de peupler l’imaginaire de l’homme depuis la plus haute Antiquité. Si les récits sur cet animal merveilleux ont tous vanté sa splendeur, c’est surtout sa faculté à renaître de ses cendres qui lui ont valu cette si belle renommée. Cette résurrection sera rapprochée de celle du Christ par les premiers chrétiens et le Moyen Âge, qui ne tarderont pas à en développer les nombreux symboles omniprésents dans l’art chrétien. Cet oiseau mythique trouverait sa naissance en Inde ou en Arabie et aurait une longévité d’au moins 500 ans. Au terme de sa vie, il se brûle sur un autel en sacrifice et de ce feu naît un vers qui au troisième jour donne de nouveau vie à l’oiseau ressuscité. Ce récit hautement symbolique, source de vie et de renaissance, ne pouvait pas laisser indifférente la pensée chrétienne.
Les qualificatifs ne manquent pas pour présenter la Licorne, elle qui a de tout temps fasciné par son caractère mystérieux, fabuleux et indomptable... Présente dans l’Ancien Testament à de nombreuses reprises, le Moyen Âge en fera l'un des animaux les plus singuliers, symbole de pureté et de virginité comme l'attestent les fameuses tapisseries de La Dame à la Licorne… Si la physionomie de la licorne peut être plurielle selon les sources, toutes s’accordent néanmoins sur son tempérament fougueux et indomptable. Seule une vierge pouvait apprivoiser cet impétueux animal irrésistiblement attiré par un cœur pur et un corps vierge. Ce trait allait nourrir l’imaginaire médiéval avec notamment le Roman d’Alexandre qui relatera sans tendresse les moyens de capturer l’animal et de le mettre à mort grâce à ce perfide subterfuge… Car la corne de la licorne était dotée d’étonnantes vertus curatives soignant blessures, empoisonnements et autres maladies.
Le Loup a hérité dans le monde occidental d'une image négative et la Bible ne fait pas exception en décrivant l'animal malfaisant et synonyme de destruction. Le loup associé au monde païen par les premiers chrétiens conservera cette image négative et cruelle qui s'oppose à celle, douce et innocente, de l'agneau et de la brebis. La férocité et la bestialité de l'animal est cité une quinzaine de fois dans la Bible. Dès la Genèse, le loup est posé en un être qui déchire et dévore sa proie. L'Evangile selon Saint Jean livre même un jugement direct de Jésus sur le loup. Alors que le Christ s'adresse à ses disciples, il leur enseigne qu'il est la porte des brebis, et assimile les voleurs aux loups, qui ravissent la vie sans ménagement. Le Christ est le bon pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis. Il n'en faudra pas plus pour que dès le Moyen Âge, le loup soit, dans l'imaginaire chrétien, associé au diable en personne. A la différence des cultes païens, il n'est plus lumière, mais obscurité résultant de sa férocité. Ce seront les temps difficiles du christianisme naissant, période trouble qui sera rappelée par Matthieu, usant de cette même métaphore associant le danger des païens et Romains aux loups. Il n'est plus seulement un animal néfaste, il devient démoniaque. Une autre référence ne tardera pas à fleurir tout au long du Moyen Âge, celle de la lycanthropie, qui voit la métamorphose d'êtres humains en loup-garou sous l'effet du Malin.

Connaissez vous le Bonnacon ? Il s'agit d'un animal mythique originaire d'Asie et de Grèce. On retrouve également mention du bonnacon dans le bestiaire d'Aberdeen. Ce serait un taureau que ses cornes tournées vers l'intérieur empêcheraient d'attaquer. Puisque ses cornes ne lui permettent pas d'attaquer, le bonnacon émet des gaz avec une portée de plusieurs mètres, ayant comme particularité de pouvoir brûler son ennemi, à la manière d'une mouffette. Les enlumineurs du Moyen Âge, qui ne détestaient pas la scatologie, s’en donnèrent à cœur joie pour évoquer cette bête à l’étrange système de défense.

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