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Jeanne

-  La Pucelle - 

Jeanne d'Arc, dite «la Pucelle». Au début du XVe siècle, cette jeune fille d'origine paysanne affirma qu'elle reçut de la part de saints la mission de délivrer la France de l'occupation anglaise. Elle parviendra à rencontrer Charles VII, à conduire victorieusement les troupes françaises contre les armées anglaises, à lever le siège d'Orléans et à conduire le roi au sacre, à Reims, inversant ainsi le cours de la guerre de Cent Ans. Capturée par les Bourguignons, elle est vendue aux Anglais. Elle sera brûlée vive en 1431 après un procès en hérésie. Un second procès est instruit qui conclut, en 1456, à l'innocence de Jeanne et la réhabilite entièrement. Grâce à ces deux procès dont les minutes ont été conservées, elle est l'une des personnalités les mieux connues du Moyen Âge.

Paradoxalement, aucun portrait d'après nature de Jeanne d'Arc n'est parvenu jusqu'à nous. Sa seule représentation connue est esquissée à la plume en marge d'un registre en 1429. Il y était consigné en latin les arrêts du parlement ainsi que des détails de procédure et divers événements publics, dont la levée du siège d'Orléans. Cette esquisse, réalisée par ouï-dire, renvoie à la représentation d'une indécente « fille à soldats » accoutrée d'une robe féminine décolletée et dotée d'une poitrine généreuse, à l'image des rumeurs anglo-bourguignonnes relatives à une orgueilleuse ribaude usurpant le rôle d'un chevalier. Nu-tête et « décoiffée » sans chaperon protecteur, ses cheveux longs dénoués caractérisent la prostituée ou la prophétesse, femmes hors de l'ordre social médiéval. Ces attributs féminins étaient pourtant délaissés par la Pucelle qui portait l'habit masculin et la coupe en sébile (ou coupe au bol) correspondant à des cheveux taillés en rond, la nuque et les tempes rasées au rasoir.

Autour d'elle, un lion, un chien, un cheval, un faucon et une colombe.

Symbole manifeste de puissance et de force dans l'Ancien Testament, le lion est synonyme de royauté, l'animal dominant les autres créatures terrestres. Pour cela, il fut rapidement choisi comme une image privilégiée de la fonction royale et du Messie. Le lion associé à l'évangéliste Marc sera également pour les chrétiens la figure du Christ ressuscité. Royal, il peut être aussi synonyme du mal lorsqu'il est assimilé au diable et aux forces destructrices. Le thème de Daniel dans la fosse aux lions est très connu. Durant la déportation des Hébreux à Babylone, il était interdit de prier leur Dieu sous peine d'être jetés aux fauves. David brave cet interdit du roi Darius, et ce dernier le condamne à la peine prévue. Tourmenté, ne souhaitant pas la mort du jeune homme, il le retrouve vivant le matin car celui ci a passé une nuit en prière avec les lions affamés qui l'ont épargné grâce à l'intervention divine. Le lion, féroce bras armé de la justice immanente des Hommes, peut être également contraint par la puissance de la foi.

Le cheval a nourri une symbolique fertile dans le monde païen et dans la Bible. Il semble que très tôt, il ait compté parmi les animaux symboliques importants dans les premières religions de l'humanité, avec Pégase ou les Centaures. Mais l'Ancien Testament se démarquera, écartant cette place allégorique puissante réservée à la plus noble conquête de l'Homme, en faisant du cheval un instrument de pouvoir, synonyme de guerres et de destructions. L'animal permettant toutes les conquêtes voit sa puissance réduite à néant dans l'armée égyptienne, sur laquelle s'abat les eaux grâce à la puissance divine, face à des femmes et des hommes à pied et sans arme, lors de l'Exode menée par Moïse.

Au Moyen Âge, c'est essentiellement à la chasse que les chiens sont utilisés, mais également sur les champs de bataille. Ils deviennent des compagnons et des auxiliaires privilégiés des seigneurs qui ont pour principale activité la guerre ou la chasse. Le futur chevalier doit donc apprendre à soigner et à dresser ses chevaux, mais aussi ses chiens. Par ailleurs, c'est à cette époque que le chien est banni par l'Eglise catholique. En effet, il passait, selon certaines croyances, pour être une des incarnations préférées du diable car il pouvait véhiculer la rage, dévorait les cadavres et hurlait dans la nuit noire. Les sociétés humaines ont porté une ambiguïté de sentiments envers le chien. Protecteur, fidèle et gardien pour certains, malfaisant, charognard et démoniaque pour d'autres, sa symbolique a évolué à travers les époques.

Les faucons avaient une grande valeur. Ils étaient également utilisés comme offrandes de paix. Un faucon pèlerin dressé était la possession la plus précieuse du fauconnier et l’un des biens commerciaux les plus coûteux des marchands. Faire du mal aux faucons (ou à leurs œufs ou à leurs jeunes) était considéré comme un crime passible de lourdes peines. Un évêque d’Ely du XIVe siècle, par exemple, a excommunié les voleurs qui avaient dérobé les faucons qu’il avait laissés dans le cloître de son église. La fauconnerie est rapidement devenue un sport populaire et un symbole de statut social parmi les nobles de l’Europe médiévale, car elle exigeait un engagement en termes de temps, d’argent et d’espace.

La Colombe évoque immédiatement le sentiment d'innocence par la pureté de sa robe et son caractère paisible. Vénérée depuis la plus haute Antiquité, elle apparaît dans l'Ancien Testament avec l'Arche de Noé comme symbole de vie nouvelle et allégorie de la paix. Alors que les eaux recouvrent tout, Noé lâche un corbeau afin de voir si la Terre est de nouveau à sec, mais il préféra se délecter d'un cadavre. Puis c'est une blanche colombe qu'il choisit mais qui revint. Sept jurs après il renouvela l'expérience, et la colombe rapporta un rameau d'olivier tout frais dans son bec. La terre était enfin débarrassée des eaux. Dans le Nouveau Testament, elle prendra encore bien d'autres significations, représentant le Saint-Esprit, le Christ ou encore l'Eglise.

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